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FINANCER LA CROISSANCE
Même lorsqu’elle est rentable, l’entreprise en forte croissance se heurte souvent à des contraintes de disponibilités de financement additionnel alors que le levier financier conventionnel est utilisé. Pour réaliser ses projets stratégiques importants, tels que l’acquisition d’un concurrent, le développement d’un nouveau produit, l’ouverture sur le marché international, etc., elle doit alors se tourner vers des sources alternatives de capitaux.
Ainsi, pour bénéficier d’emprunts à court terme supérieurs, elle pourra avoir recours au financement sur contrat, sur certains stocks et/ou sur un ou quelques comptes à recevoir spécifiques. Sous certaines conditions, ce type de financement peut atteindre 90 % de la valeur de l’actif. Entre autres, le prêteur fera une analyse approfondie de la qualité des actifs pris en garantie et réalisera régulièrement un suivi de ceux-ci. Le coût d’un tel financement sera supérieur à celui d’une marge de crédit conventionnel.
Pour sa part, la dette mezzanine est un financement complémentaire qui sera garantie après les prêts à terme. La tarification se situera entre celle de la dette à terme et celle de la dette subordonnée. Les institutions financières proposent généralement cette option de financement à leurs clients qui démontrent une bonne rentabilité et présentent des perspectives solides en termes de capacité de remboursement.
La dette subordonnée est un financement garanti de dernier rang alors que la débenture est un financement non garanti pouvant inclure ou non une option de conversion en capital-actions. Pour ces deux types de financement, les remboursements annuels peuvent varier en fonction de l’atteinte d’indicateurs de performance prédéterminés pour des termes de quatre à sept ans. La tarification peut comporter un taux d’intérêt de base plus un rendement additionnel variable établi sur la base des résultats financiers de l’entreprise. Le financement subordonné et la débenture présentent des coûts de financement plus élevés pour l’entreprise. Cependant, ces modes de financement permettent d’éviter la dilution des actionnaires et s’avèrent moins lourds à mettre en place et à administrer par rapport au financement d’équité pure (capital-actions).
Le financement sous forme de capital-actions permet de répondre aux besoins dans une perspective de forte croissance. Il est particulièrement approprié lorsque l’apport de capitaux doit prendre une forme patiente en termes de remboursements et de versements de la rémunération à l’investisseur. En fait, si ce dernier accepte de participer aux risques, il pourra profiter de la croissance de l’entreprise alors que son entrée et sa sortie se font souvent à la valeur marchande des actions. Les actionnaires doivent toutefois être favorables à une implication externe accrue dans la gestion des affaires de l’entreprise (conseil d’administration, implication à la révision du plan d'affaIres, droits de veto, etc.).
Les organisations offrant des financements alternatifs pour la croissance ont une expertise pour évaluer les risques, mais également pour encadrer ceux-ci. Elles développent donc des produits de financement visant un rendement cible dans la gestion de leur portefeuille de placements. Évidemment, la direction de l’entreprise ne dispose souvent pas de ces connaissances et sera alors appelée à négocier en terrain inconnu. Or, plusieurs aspects devront être pris en compte pour en arriver à un financement adapté.
Il y a donc plusieurs formes de financement pour l’entreprise en croissance, mais l’entrepreneur aura avantage à faire appel à un conseiller d’affaires expérimenté en financement.
1 novembre 2011
Francis Belzile, M.Sc.
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